Fleur de CBD

Qu’est-ce qu’une fleur de CBD ?

Le chanvre, une plante aux fleurs particulières

Le cannabidiol, abrégé CBD, est une molécule sécrétée par les fleurs du chanvre. Cette plante dioïque a des plants mâles avec des fleurs en clochettes et des plants femelles où se forment des sommités florales denses appelées des têtes. Il arrive que les deux types de fleurs se trouvent sur le même plant, il s’agit alors d’un cas particulier de chanvre monoïque.

Les producteurs de fleurs de CBD s’intéressent davantage aux fleurs femelles du chanvre, les plants mâles étant bien souvent proscrits des cultures. En utilisant des graines féminisées, ils évitent la pollinisation des fleurs femelles qui donneraient des graines au lieu des têtes.

Les fleurs femelles sont celles qui ont meilleur goût et qui produisent le plus de substance résineuse (le kief) avec du CBD. D’autres molécules et des terpènes, la signature aromatique de la plante, se trouvent aussi dans cette sécrétion dont le rôle naturel est d’éloigner les insectes nuisibles.

La sommité florale du chanvre

Les têtes femelles du chanvre non pollinisé sont appelées « sinsemilla », de l’espagnol « sin semilla » qui signifie « sans graine ». Avant d’être consommées, ces sommités florales sont récoltées et nettoyées, parfois même taillées.

La fleur de CBD, distinction d’un principe actif

Toutes les têtes femelles de chanvre ne sont pas des fleurs de CBD. Cette appellation concerne seulement les fleurs de certaines variétés botaniques. Leur particularité est de sécréter une proportion importante de CBD ainsi qu’une quantité infime voire nulle de THC.

La CBD, un principe actif naturel

Le CBD est connu pour ses effets relaxants. De nombreuses études scientifiques menées sur cette molécule soulignent son innocuité et lui prêtent des propriétés thérapeutiques. Qui plus est, ce principe actif n’entraînerait aucune dépendance. Toutes ces raisons incitent les consommateurs à s’intéresser au CBD, d’autant que les solutions naturelles sont en vogue et que cette molécule est issue du chanvre.

Comment consommer de la fleur de CBD ?

Il y a plusieurs façons de consommer de la fleur de CBD : par combustion, par vaporisation ou encore par infusion.

Fumer de la fleur de CBD

Il est possible de fumer de la fleur de CBD comme on le fait avec d’autres plantes. Mais la combustion d’une matière végétale provoque de la fumée qui, une fois inhalée, transporte des substances nocives jusque dans les voies respiratoires. Les complications de santé qui peuvent s’ensuivre ne sont pas négligeables. Qui plus est, la combustion provoque une perte du principe actif et n’est pas la solution optimale pour ressentir ses effets.

Quand la fleur de CBD est fumée avec du tabac, les effets de ce principe actif du chanvre est de la nicotine s’annulent. Il faut aussi considérer que la nicotine provoque une accoutumance. Ce n’est pas le cas du CBD qui ne contrebalance pas cet effet.

Vaporiser de la fleur de CBD

Vaporiser de la fleur de CBD s’avère moins nocif que d’en fumer. Des appareils spécifiques, les vaporisateurs, ont été conçus et intègrent un système qui permet cela. Cette manière de consommer retransmet beaucoup mieux le CBD et les saveurs végétales du chanvre que la combustion. En somme, la vapeur est moins dense que la fumée mais plus pure.

Infuser de la fleur de CBD

Il est plutôt recommandé d’infuser la fleur de CBD en la mélangeant dans de l’eau chaude. Une infusion au CBD se prépare comme une tisane, à ce détail prêt qu’il faut y ajouter un corps gras comme du lait de soja ou de coco. Le CBD n’étant pas hydrophile, un apport lipidique permet la diffusion de la molécule dans l’eau.

Certains ajoutent le corps gras à l’eau avant de porter le tout à ébullition pour ensuite faire infuser, d’autres font macérer la fleur de CBD dans le corps gras (de 30 minutes à 1h) avant de mettre le tout dans l’eau déjà chaude. Il est aussi possible d’ajouter un peu de miel au CBD, pour apporter une touche sucrée à la boisson.

Conserver ses fleurs de CBD

L’air, la lumière et la chaleur font sécher les fleurs et affectent la qualité du CBD. Voilà pourquoi il est conseillé de stocker les fleurs de CBD dans un endroit assez frais, dans des bocaux hermétiques opaques ou à l’ombre.

Les effets prêtés au CBD

Les études scientifiques sur le CBD se multiplient, prêtant à cette molécule des propriétés très intéressantes sur le plan thérapeutique.

Certaines vertus sont déjà reconnues sur le plan administratif et médical, des médicaments contenant du CBD ayant obtenu une autorisation temporaire ou complète de mise sur le marché en France. Les médecins peuvent donc les prescrire contre :

  • l’épilepsie
  • la sclérose en plaque.

Ces dernières années, de nombreux travaux ont permis aux chercheurs d’affirmer que les résultats du CBD étaient très prometteurs pour lutter contre :

  • la douleur
  • les inflammations
  • l’anxiété
  • l’insomnie
  • la psychose
  • la dégénérescence neuronale
  • les rhumatismes
  • les vomissements
  • le diabète
  • certains problèmes de foie
  • des formes de cancer
  • les comportements addictifs

La législation sur le chanvre

Les variétés de chanvre autorisées

En France, le cannabis et la résine de cannabis sont classés comme des stupéfiants par l’arrêté du 22 février 1990. La production, la fabrication, le transport, l'importation, l'exportation, la détention, l'offre, la cession, l'acquisition ou l'emploi du cannabis, de ses dérivés et des produits qui en contiennent sont interdits par l’article R. 5132-86 du Code de la santé.

Des dérogations à ce dernier article de loi autorisent la culture, l'importation, l'exportation et l'utilisation industrielle et commerciale des variétés de Cannabis sativa L. suivantes :

Carmagnola

Fedora 19

Fibror 79

C.S.

Fedrina 74

Futura

Delta-Llosa

Felina 32

Futura 75

Delta-405

Felina 34

Santhica 23

Dioïca 88

Ferimon

Santhica 27

Epsilon 68

Fibranova

Santhica 70

Fedora 17

Fibrimon 56

Uso 31

Ces variétés botaniques sont autorisées car elles respectent certains critères légaux :

  • Leur teneur en delta-9-tétrahydrocannabinol n’excède pas 0,20 %.
  • La détermination de cette teneur en THC et la prise d’échantillon qu’elle nécessite sont effectuées selon une méthode précisée par la loi.

Ce que dit la loi sur les fleurs de CBD

L’article R. 5132-86 du Code de la santé précise que l’autorisation de culture, d'importation, d'exportation et d'utilisation industrielle et commerciale des variétés de Cannabis sativa L. autorisées ne concerne que les fibres et les graines de ces variétés botaniques.

Le 11 juin 2018, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) a publié un communiqué précisant :

« L'utilisation et la commercialisation de fleurs ou feuilles de chanvre, ou de produits obtenus à partir de ces parties de la plante, ne sont pas autorisées, quelle que soit la variété. »

Les sanctions encourues pour l’usage de fleur de CBD

Au regard de la loi française, la fleur de CBD est actuellement considérée comme un stupéfiant, au même titre que du cannabis avec du THC. Les sanctions pour la culture, la vente et la consommation illicite de fleur de chanvre sont donc applicables dans ces deux cas, comme le précisent le Code pénal, le Code de la santé et le Code de la route.

Plusieurs textes de loi notifient les sanctions encourues. Celles qui sont applicables des suites de l’usage ou de la provocation à l’usage de stupéfiants sont précisées par l’article L3421-14 du code de santé publique. La conduite sous l’influence de stupéfiants est sanctionnée par l’article L235-1 du Code de la route. Les articles 222-34 et suivants du Code pénal énumèrent les peines qui sont encourues pour trafic de stupéfiants.

Voici les sanctions principales qui concernent les affaires impliquant de la fleur de CBD :

  • L’usage illicite de l'une des substances ou plantes classées comme stupéfiants peut être puni de 1 an d'emprisonnement et de 3 750 € d'amende. Dans les faits, la personne incriminée fait souvent l’objet d’un simple rappel à la loi, lorsque celle-ci n’a aucun antécédent avec la justice. Une amende forfaitaire de 200 € sanctionnant l’usage de stupéfiants devrait devenir opérationnelle au courant de l’année 2020.
  • Le Code de la route prévoit 2 ans d’emprisonnement et 4 500 € d’amende pour toute personne conduisant ou ayant conduit après usage de substances ou plantes classées comme stupéfiants.
  • La cession, l’incitation ou l’offre illicites de stupéfiants à une personne en vue de sa consommation personnelle peut être punie de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende. Les mêmes sanctions sont appliquées aux personnes qui présentent les stupéfiants sous un jour favorable.
  • L’amende est plus élevée pour sanctionner le transport et la production de stupéfiants, car elle peut atteindre 7 500 000 €. Dans ce cas de figure, les peines de prison prévues sont conséquentes : elles vont de 10 et 30 ans.

La fleur de CBD, une conjoncture qui pourrait évoluer

Le cannabis thérapeutique

La MILDECA rappelait dans sa mise au point du 11 juin 2018 qu’actuellement : « Aucune vertu thérapeutique ne peut être revendiquée notamment par les fabricants, vendeurs de produits contenant du CBD » . Mais cela pourrait changer car une expérimentation du cannabis thérapeutique est menée en France actuellement. La fleur de CBD est concernée par cette appellation. Si cette expérience s’avère concluante après les deux années prévues pour l’essai, il se pourrait que la loi soit modifiée pour permettre la prescription, la vente et la consommation de fleurs de CBD.

La différenciation entre THC et CBD

La loi pourrait être amenée à prendre en compte l’apparente innocuité du CBD qui, contrairement au THC, n’entraînerait aucune dépendance. Le contre-argument de la nocivité de la combustion de la fleur de CBD lors de sa consommation ne semble pas recevable du fait que les autorités autorisent déjà le tabac, une plante comportant de la nicotine qui entraîne une dépendance. Tous ces éléments conjugués à l’expérimentation du cannabis thérapeutique pourraient mener à un aménagement légal sur la fleur de CBD. Le statut juridique du tabac à rouler, celui de produit semi-fini, pourrait tout à fait convenir à la fleur de CBD.

La vente et la consommation de fleurs de CBD, une réalité malgré la loi

La loi française est extrêmement claire en interdisant la commercialisation et la consommation de fleurs de CBD. Mais elle n’est pas toujours appliquée à la lettre, car il est facile de trouver des établissements qui en vendent, que ce soit en ligne ou en boutique.

La multiplication de magasins de CBD en France depuis 2018 a suscité la crainte du ministère de la Justice. Un grand nombre de contrôles ont eu lieu, précédant de nombreuses fermetures. Désormais, avec l’expérimentation du cannabis thérapeutique et la mise en place prochaine d’une amende forfaitaire pour usage de stupéfiants, la situation est moins tendue.

Les magasins toujours ouverts proposent parfois des produits fabriqués à partir de feuilles et de fleurs de CBD, ce qui n’est pourtant pas autorisé. Il est même possible de trouver des fleurs de CBD vendues seules. Ceux qui en vendent, en achètent et en consomment sont dans l’illégalité. Mais l’application de la loi étant soumise à l’appréciation du parquet, la politique pénale actuelle se voudrait plus permissive et dépendrait beaucoup du procureur en place dans la zone concernée. La probabilité d’une série de changements législatifs sur le sujet dans les années qui viennent devrait clarifier la situation.

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